D’où viennent les émotions?
Dans cet article je vous explique comment apparaissent nos émotions et vous invite à tenter un processus libérateur d’accueil et d’acceptation de ce qui vit en vous .
Nos émotions ont trois sources :
- La stimulation organique (prise de médicaments, de substances artificielles, d’aliments)
- Les perceptions sensorielles (une douce brise qui caresse la joue, la vue d’un bébé chat qui ronronne, l’odeur d’un gâteau d’enfance, un massage etc..)
- Les pensées (scénarios catastrophes, anticipation négative d’un événement qui n’est pas encore arrivé, avis, jugement d’une situation, d’une personne..)
En réalité chaque émotion est reliée a un pensée mais parfois les stimuli se passent si vite que nous n’avons pas le temps d’entendre la pensée sous jacente à l’émotion.
- Par exemple : Échapper de justesse à un chauffard et se retrouver essoufflé la peur au ventre sur le bas côté de la route; Dans ce cas l’événement ( la stimulation ) est arrivée si vite que vous n’avez pas perçu la pensée qui a elle analysé la situation de danger et vous a ordonné de vous décaler rapidement de la route.
- Autre exemple :Vous passez à côté d’une dame qui porte le même parfum que votre mamie adorée, sans même entendre vos pensées qui ont analysé ce fait, vous êtes déjà nostalgique, ému(e), triste ou heureux(se) selon ce que cela vous évoque.
La majorité du temps, nous entendons très bien nos pensées, nous avons un discours intérieur bien rodé qui se répète en boucle comme un disque rayé. Nous passons parfois des journées entières à rabâcher intérieurement, à se répéter les mêmes choses, les mêmes jugements, impressions sur un événement ou sur une personne. Cette activité souvent faite de manière automatique renforce et installe en nous une programmation perdante et négative. (Les programmations positives sont plus rares mais existent chez certain, dans ce cas il n’y a évidement pas lieu de les changer).
C’est très simple, plus nous répétons une tache, mieux nous là maîtrisons, là faisons vite et sans réfléchir (le vélo par exemple, ou une chanson que nous connaissons par cœur). Il en va de même pour nos processus cognitifs et c’est bien là le drame.. A force de ruminer, nous nous enfermons dans une prison de frustrations, d’insatisfaction, de colère etc ..
Dans notre cerveau, à chaque pensée se crée une connexion neuronale, c’est à dire un chemin nerveux et ce chemin sera emprunté pour chaque pensée du même type, il grossira et deviendra de plus en plus actif et réactif ce qui aura pour conséquence de nous replonger immédiatement dans l’état émotionnel associé. Autrement dit, si vous passez votre journée à ressasser votre mécontentement contre le temps, la foule, votre travail, votre mari, vos collègues, votre apparence physique etc .. vous restez enfermé(e) dans ce mode pensée/émotion sans ne plus pouvoir en sortir et sans même en avoir conscience.
La bonne nouvelle c’est que nous pouvons inverser la tendance et agir sur notre plasticité cérébrale. Ainsi, en décidant délibérément grâce à la vigilance de nos états intérieurs d’opter pour une toute autre façon d’aborder la vie nous créons à chaque instant de nouvelles impulsions nerveuses, de nouvelles émotions et donc .. une autre vie.
Face à l’angoisse
En pratiquant la pleine conscience, c’est à dire revenir à soi, faire connaissance avec soi, nous développons peu à peu un sens aigu pour comprendre et analyser ce qui se passe en nous et comment ça se répercute autour de nous. Nous nous rendons alors compte que ce qui vit en nous en termes de pensées et d’émotions provoque nos comportements et que ces derniers sont souvent inappropriés (évitement, agression, inhibition etc..). Lorsque nous avons des symptômes d’angoisse (vertiges, nausées, palpitations, peurs diffuses ou localisées, attaques de panique..) nous subissons en réalité la résultante de plusieurs facteurs, à savoir :
- un mode de vie inapproprié
- un conditionnement parasitant qui génère une tension intérieure toujours plus grande
- Des pensées et des émotions stimulées et entretenues par ces deux premiers facteurs
Vous prenez peu à peu conscience de votre fonctionnement intérieur et sortez du mode passif de victime car vous savez à présent que vous êtes la seul(e) personne à pouvoir changer les choses.
Lorsque l’angoisse surgit, vous allez également pouvoir agir et arrêter de là subir. Tout vos symptômes sont là pour vous signifier que quelque chose n’est pas fluide en vous, ils sont une alarme et tentent par leurs manifestations d’attirer votre attention. En réalité ils ne sont pas des ennemis, ils existent pour que vous cessiez de mettre le couvercle sur ce qui en vous est blessé et que vous décidiez une fois pour toute de vous aimer suffisamment pour vous occuper de vous.
Si vous êtes là c’est parce que vous avez compris que se détourner de soi ne marche jamais. Au contraire, nous devons nous accueillir pleinement pour nous comprendre et nous guérir. Il en est de même pour toutes nos manifestations émotionnelles et physiques. Nous ne pouvons pas les rejeter (car il s’agit d’une partie de nous) sous peine de les voir prendre de plus en plus d’ampleur et de puissance. Imaginez un bébé qui pleure pour qu’on vienne s’occuper de lui, s’il est ignoré, il va se mettre à crier de plus en plus fort, puis à hurler, il en est de même pour nous.
Alors comment gérer nos émotions ? technique d’accueil et d’ouverture à ce qui est :
Le processus par étape :
- Vous anticipez la scène de votre angoisse, vous avez peur d’avoir peur avant même d’être confronté(é) à l’objet de votre anxiété : Observez cela, observez comment vous pouvez vous laisser aller totalement à des scénarios catastrophes et vous provoquer encore plus de symptômes, de pensées négatives et de malaises en adhérant à votre discours intérieur « défectueux » ou comment vous pouvez prendre du recul, respirer, revenir à votre corps et apaiser votre mental inquiet par votre simple présence. Ainsi vous calmez le disque rayé et commencez à installer un nouvel état d’être.
- Vous êtes en situation de stress/d’angoisse : De la même façon, revenez à vous, prenez quelques minutes pour vous repositionner physiquement et mentalement. Ajustez votre posture, respirez, prenez l’air et dites STOP à ce moulin intérieur en remettant totalement en question la véracité de ses propos. Non, ce qui se dit n’est pas la réalité mais le résultat d’un mode de pensé automatique qui se déclenche et vous êtes justement en train de le déprogrammer!
- Visualisez des symboles ou des mots pour vous aider à neutraliser cette programmation : Lorsque le robot interne se met en branle et vous assène sa chanson, visualisez un panneau STOP de signalisation ou dites le mot STOP ou SILENCE directement dès qu’il se pointe. Ne vous laissez pas entraîner par son refrain. Arrêtez son manège dès que vous l’avez repéré et faites votre travaille de repositionnement. Il ne s’agit pas de se mettre en confrontation et d’être agressif(ve) avec cette partie de vous qui se manifeste mais de lui signaler : «STOP, je te vois mais je décide de ne pas adhérer à ce que tu me racontes ». Vous signalez ainsi à votre cerveau que ce circuit neuronal ne vous intéresse plus et qu’il faut en créer un nouveau.
- Laissez vous envahir par votre malaise en observant attentivement ce qu’il se passe : Il va peut-être vous falloir quelques jours pour vous faire à cette idée puisqu’elle va à l’encontre des comportements habituels de fuite en cas d’angoisse. Lorsque vous le pourrez, faites l’expérience de vous laisser envahir et totalement traverser par vos sentiments et symptômes avec votre nouvelle conscience. La conscience qui sait que tout ceci n’est pas vous mais une partie de vous qui à besoin d’être entendue, d’être exprimée. La conscience qui sait que ça ne va pas durer. La conscience qui voit, qui comprend et dissout tout sur son passage. Vous serez surpris de constater qu’en lâchant prise totalement sur ce qui se manifeste en vous avec confiance et conscience, tout se transforme.
Vous pouvez être bien partout avec vous même. Votre conscience allume la lumière et vous permet de sortir de votre cave. Revenez à vous encore et toujours, apportez toujours plus de présence à qui vous êtes et à l’expérience de vie que vous faites. Vous ne dépendez plus de personne pour aller bien, vous êtes votre refuge.
Jessica Font
Thérapie psycho-corporelle – sophro-analyse & coaching global
consultations en cabinet et à distance
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