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Qu’est ce qu’une phobie ?

Un peur irraisonnée et souvent démesurée, parfois une obsession.

Celui qui n’a jamais souffert d’une phobie ne peut imaginer à quel point le sujet qui l’endure en est l’esclave, le prisonnier et à quel point le mal être et la lutte quotidienne sont harassants et provoquent parfois les idées les plus sombres. Une phobie est selon moi toujours reliée à un moment particulier de l’existence mais nous donne parfois l’illusion que non et survient comme ça un beau jour de façon totalement inattendue. Selon moi il existe donc toujours un lien avec un évènement et l’émotion qui en découle mais le souvenir est parfois tellement ancien et refoulé qu’au moment ou survient la phobie nous sommes démunis et ne pouvons trouver aucune explication de quelque ordre. Lorsqu’on se fait agresser, mordre par un chien ou qu’on reste bloqué des heures dans un ascenseur on comprend facilement que notre peur s’est figée, cristallisée sur l’évènement et nous saisissons pourquoi dorénavant nous sommes dans l’incapacité de rester sur le même trottoir qu’un chien, ou qu’il nous devient impossible de pénétrer dans un endroit clos.

Là ou ça se complique c’est quand une terreur ou une obsession de quelque chose arrive dans notre vie sans crier gare et que nous avons l’impression d’être victime d’un mauvais sort. Il y a plusieurs raisons qui peuvent expliquer cela :

  • La résultante d’un traumatisme issu du passé refoulé depuis des années. Cette activité intense du système de défense pour garder bien enfoui l’événement génère un stress et une fatigue immenses qui épuisent tout l’organisme qui fini par lâcher. Le niveau d’angoisse est tel qu’il refait surface (dans une volonté d’être libéré et guéri) et doit se fixer sur quelque chose. En fonction du profil psychologique, du mode de vie etc.. le sujet choisira inconsciemment tel ou tel objet.
  • La répétition d’un trauma non résolu issu d’une vie antérieure, de l’espace de pré-incarnation ( mort violente, sentiment d’être perdu(e),isolé(e),désorienté(e) entre deux vies, sentiment de perte, de séparation, tristesse lors du choix de revenir s’incarner..)
  • Des mémoires de vécu intra-utérin et d’accouchement ( claustrophobie, peur de l’étranglement, de la solitude, du noir etc .. ). Voir mon article à ce sujet .
  • La consommation de produits chimiques toxiques alimentaire, de drogues ou d’alcool.

A mon sens chacun de nos symptômes physiques ou émotionnels est le rappel d’une mémoire. Nous sommes une mémoire. Notre âme se souvient de tout ce que nous avons vécu avant cette incarnation et nous faisons des choix de revenir travailler certaines choses. La bonne nouvelle c’est que c’est au présent qu’il est possible de se guérir, avec notre conscience en ouverture et la volonté de notre cœur de dépasser la situation et d’en comprendre le sens. Nous ne venons pas subir et souffrir, nous venons nous réparer et réparer les autres. Un vrai travail  personnel et collectif qu’il nous faut saisir à bras le corps avec la certitude que tout ceci à un sens.

J’ai pendant des années vécu des phobies très intenses. J’avais à peine 10 quand l’émétophobie (la terreur de vomir) s’est emparée de moi, puis parce que cette terreur était accompagnée de violents symptômes qui m’empêchaient de vivre normalement ( nausées extrêmement fortes du matin au soir et attaques de panique ) j’ai développé une phobie scolaire et cela s’est généralisé ensuite en agoraphobie. J’ai vécu des années extrêmement difficiles, j’étais à la campagne et internet n’existait pas donc j’étais limitée aux médecins et spécialistes du coin et ne pouvais me relier à aucun groupe ni forum ou d’autres partageaient leur expérience. J’étais très seule (malgré une famille aimante) enfermée dans mon mal être qui me coupait chaque jour un peu plus des autres et d’une vie normale. Je suis passée à côté de ma scolarité, j’ai fait la ronde des examens et des prescriptions médicales diverses avant de commencer vers l’âge de 14 ans un suivi psy et un traitement lourd de psychotropes (anti-dépresseurs et anxiolytiques) qui dura plus de 10 ans. Pendant ces années je suis comme passée à coté de ma vie, tout était calculé en fonction de mes phobies, j’usais de stratégies incroyables pour éviter toutes les situations qui me faisaient peur, je n’étais jamais tranquille toujours dans le contrôle et la terreur intérieure de me sentir mal. J’étais enfermée dans ma zone de confort ( ma maison et à la limite mon pâté de maison ) et j’avais toujours besoin d’être accompagnée d’une personne que je qualifiais de rassurante si je devais m’en éloigner . Autonomie et liberté zéro ! Je culpabilisais beaucoup et j’avais honte car je sentais bien que mon mode de vie était totalement farfelu et que ça pesait sur mon entourage. A ce moment là , rien ne s’arrangeait, l’approche psy que je suivais n’étais pas adaptée et le traitement de psychotropes qui me causait beaucoup d’effets secondaires devait être régulièrement ajusté ou changé. Je me nourrissais très peu et très mal, j’étais très sédentaire et mon univers complet était régi par mes symptômes et mon mal être avérés ou non (la fameuse peur de la peur). Je devenais adolescente et commençais à gouter aux nombreuses choses interdites (alcool,cannabis) dans lesquelles je trouvais un salue momentané , un autre piège se refermait.

Énormément de personnes se réfugient dans la drogue ou l’alcool pour anesthésier leur hypersensibilité et apaiser leurs tourments car  le système médical ne sait pas répondre à leur problématique et que la souffrance  au quotidien devient trop forte. Un autre engrenage se met alors en route, celui de la dépendance à la camisole chimique et des dommages collatéraux inhérents.

 

Comment je m’en suis sortie ?

 

Ce qu’il faut comprendre avant toute autre chose c’est que chacun de nos troubles est un appel à la connaissance de soi. Chacun de nos maux qu’ils soient d’ordre physique, émotionnel ou spirituel est en lien étroit avec à la fois notre vie présente mais aussi nos chemins du passé. Les liens sont partout et c’est uniquement en allant à la découverte de soi que nous pouvons saisir en quoi un traumatisme non digéré, un apprentissage pas terminé ou une blessure émotionnelle encore active peut se cacher au creux de notre mal être actuel. Voilà pourquoi il est indispensable d’aller à sa rencontre, de découvrir qui l’on est, c’est même le but de la vie. Il ne s’agit pas de rabâcher, de ressasser et de tourner en rond sur son histoire durant des années, cela peut être au contraire très préjudiciable et nous enfermer un peu plus dans notre mal être mais plutôt d’aller librement découvrir qui se cache derrière cette définition que je fais de moi même, comment je fonctionne et pourquoi .

J’aime beaucoup cette phrase de Gandhi :  » Le plus grand voyageur n’est pas celui qui a fait 10 fois le tour du monde mais celui qui a fait une fois le tour de lui même »

♦ Il m’a été profitable d’aborder mon travail introspectif différemment, non plus à partir de ce que je savais déjà de moi et de ma vie, mon raisonnement intellectuel mais plutôt dans l’ouverture et l’intuition de ce que je pressentais depuis toujours sans pouvoir en saisir l’existence. Nous savons tous intuitivement des tas de choses sur nous même mais comme ces choses ne s’inscrivent pas dans l’histoire que nous connaissons de nous  et bien nous ne les prenons pas en compte ou pensons qu’elles sont le fruit de notre imagination et pourtant elles détiennent de précieuses clés. J’ai par exemple toujours eu l’impression d’avoir eu un jumeau, depuis toute petite , je pensais dur comme fer que ma mère qui me disait le contraire, me mentait pour me préserver et me cachait que mon jumeau était mort à la naissance. Ma mère qui n’avait jamais eu de jumeaux continuait donc à me dire que c’était faux mais dans ma tête ou plutôt dans mon cœur c’était clair que si ! je le savais c’était comme ca et depuis toujours pourtant dans les faits: aucun jumeau. Seulement voilà, j’ai grandi avec ça, avec une tristesse inexpliquée liée à la perte de ce jumeau « imaginaire », j’ai toujours été très touchée et émue par la vie des jumeaux, j’ai toujours tout acheté en double et j’ai toujours eu tendance à la fusion dans me relations affectives ( et encore plein d’autres choses). Une journée comme une autre alors que j’avais du temps  à mon travail je suis tombée « par hasard » sur internet sur un dossier complet (écrit par celle qui allait devenir ma formatrice un peu plus tard) traitant des pertes gémellaires intra-uterine; j’ignorais totalement que cela existait mais mon âme m’avait conduit au bon endroit pour que je commence mon chemin de libération. Je crois avoir pleuré toute les larmes de mon corps en lisant ce dossier, en pleine journée, en plein boulot un nouveau chapitre de ma vie venait de s’ouvrir me mettant en évidence la blessure béante bien existante en moi et que je connaissais depuis toujours en mon coeur. La semaine suivante j’avais rencontré Christine  et j’étais inscrite à sa formation dédiée à la vie intra-utérine et aux vies antérieures. J’ai pu enfin libérer cette mémoire souffrante que je portais en comprenant mon ressenti, en étant reconnue dans mon histoire et en reconnectant avec cette parcelle oubliée de ma vie et vous savez quoi ? J’ai même retrouvé mon jumeau et il partage ma vie ..

Fiez vous toujours à vos ressentis profonds, aux impressions, sensations qui vous suivent, à  vos rêves récurrents endormis ou éveillés, tournez vous vers vous même et questionnez votre cœur, accordez lui du crédit , cessez de le nier , laissez le vous apporter la guérison en écoutant la vérité qu’il vous révèle sur vous même. Ce travail loin d’être évident au départ pour certain peut-être envisagé avec un thérapeute orienté psychologie  transpersonnelle.

♦ Apprendre à développer l’attention consciente, s’ancrer dans le moment présent, dompter son esprit en apportant sa présence à la vie. Il s’agit ici de sortir d’un fonctionnement automatique, de comprendre par l’observation notre mode de fonctionnement, de repérer nos schémas de pensées automatiques et de désactiver les programmations négatives. Vous vous mettez ainsi aux commandes de vos états internes, vous ne subissez plus vos émotions mais vous les gérer et apprenez à comprendre leurs origines.

♦ Ajuster son hygiène de vie. Un corps qui fonctionne bien , qui est en forme à plus de ressources pour faire face aux perturbations issues du passé. L’hygiène de vie, l’alimentation est capitale et travaille pour ou contre nous. Vous augmentez votre mal être et l’entretenez en fonction de comment vous vous nourrissez, je vous explique cela en détails ici .

♦ Les pratiques psycho-corporelles sont très efficaces pour donner la parole au corps. Les mémoires conscientisées dans le mental et guéries par le cœur portent une charge énergétique qui a besoin d’être évacuée par le corps. Les méditations dynamiques, l’expression corporelle ou les soins énergétiques sont d’excellents outils pour cela. Je me souviens de fous rires incontrôlés, de crises de larmes ou de rots qui duraient tout un we après une danse énergétique, c’était le grand nettoyage qui passait par le corps.

 

La parole, la reconnaissance de son vécu, » la présence guérisseuse » d’un thérapeute, les rituels énergétiques, les pratiques corporelles, l’écoute intérieure, l’hygiène de vie, l’espoir, la foi et la confiance, le sens que l’on donne et trouve à son épreuve concourent à la libération. J’ai profondément travaillé en ce sens et aujourd’hui j’ai retrouvé ma liberté d’être et d’agir. Chacun est différent, c’est pourquoi tant de pratiques, de méthodes et de praticiens existent. Tout à sa raison d’exister, vous devez vous mettre à l’écoute et aller vers ce qui vous attire profondément. Rien n’est immuable et ce que vous vivez présentement se transformera.

Lire également la deuxième partie avec vidéo : Attaque de panique, agoraphobie, émétophobie : témoignage, causes et solutions.

 

Jessica Font

Psychothérapie et coaching global

 

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